Le projet porte une réflexion sur le sens de l’espace public comme espace du partage et lieu de représentation de l‘expression collective dans la ville. Plus précisément il propose un travail sur les nouveaux services qui peuvent questionner de manière critique certaines de ses conditions d‘existence, de ses statuts, à travers certaines de ses typologies, afin de chercher à quels nouveaux vecteurs peuvent être placés en lui, pour porter d’autres sens, de nouvelles qualités aptes à y développer de nouvelles pratiques, d’autres modes d’utilisations.
Le projet.
Le projet a pour objet la création d’un micro-centre culturel, d‘art, itinérant, un espace/objet/interface minimum permettant d’accueillir et de diffuser des œuvres d’artistes/population locale, des livres, des objets à travers la vidéo, le multimédia, la musique, la sérigraphie, le graphisme etc… Il s’agit de concevoir un dispositif à usages multiples, à dimensions variables, approppriable à la fois par un public plus ou moins averti, et par un public de voisinage. Ici la notion de public implique qu'il est également acteur du projet, de l'action (de par quoi qui soit produit, du projet). Pendant toute la durée d'une implantation dans un endroit, le micro-centre sera implanté sur un terrain jouxtant un collectif, un bâtiment bref une espèce de lieu d'accueil. Au delà du temps d'échange et de collaboration dans les pays, le projet est destiné à voyager, et à être implanté dans les lieux les plus divers, au travers desquels il pourra trouver de nouveaux sens. Le choix de ces lieux, permettra d’accompagner le projet en l’articulant dans des réalités différentes, qui chacune par sa nature, sa spécificité et ses conditions, le réinterprètera en une interface chaque fois différente.
Plusieurs contexte, des stratégies.
La ville a toujours associé à chaque forme d’espace public urbain des usages spécifiques collectifs. Squares, marchés, rues, parcs, places, …, correspondaient jusqu’à peu à des pratiques précises et reconnues par tous. Aujourd’hui les nouveaux lieux de l’échange se déplacent progressivement sur le réseau et deviennent (en théorie) accessibles par le plus grand nombre. La complexité actuelle de chaque forme rend inopérante une lecture globale. La dimension originelle de l’espace public comme accueil des expressions, des mouvements et des confrontations sociales des hommes, est bien souvent tombée en désuétude, et a abandonné nombre de ses typologies spécifiques autrefois qualifiées, à des statuts de « non-lieux » muséographiés, seulement considérés comme simples lieux de transit.
Si beaucoup d’espaces publics urbains ne sont plus que des « passages » transitoires entre les éléments fondateurs (mairie, marché, place, ..) de la cité et la sphère privée de l’individu, cette transition ne s‘opère plus uniquement en termes de seul rapport spatial linéaire : extérieur/intérieur (rue/maison par exemple), mais à travers de nouvelles complexités spatiales, sociales, temporelles, …, fragmentées, imbriquées, …, qui génèrent des « états flous » sporadiques, sans identité définie, …, représentant de nouveaux territoires à questionner à l’intérieur desquels nous pouvons rechercher de nouvelles dynamiques.
Car avec les technologies miniatures de la communication l’individu transporte avec lui les outils qui lui permettent d’avoir accès à tout moment à un nombre sans cesse croissant des services qu’offre la cité, dans les moments intimes de son univers personnel (maison, travail). Dans un sens opposé la transportabilité de ces outils devenus très légers, virtuels, et souvent très performants offrent à chacun la possibilité de transporter son univers le plus intime au sein de l’espace public et d’y construire à tout moment, de manière temporaire, son expérience individuelle au cœur même de la cité. Les frontières entre domaines publics et privés se diluent, et en mouvement oscillant continu, génèrent des paysages fluctuants, instables, furtifs mais aussi fragiles.
C‘est dans ces nouveaux « états » incertains, miroirs de notre société, que de nouvelles stratégies restent à imaginer, par la création de nouveaux services, d’autres interfaces, capables de devenir des vecteurs dynamiques aptes à favoriser de nouvelles formes de liens.
L‘élaboration du projet :
Par l‘analyse.
Il s’agit pour nous de construire son positionnement personnel au regard d'une problématique posée, comme condition première à la création du projet, en l’étayant de références précises. On doit élaborer une démarche critique sur les questions actuelles liées à l’ «art public».
Par sa scénarisation.
La recherche portera sur la nature même du projet. Il s’agit de penser l’objet/espace/interface comme lieu/moment d’échange et de confrontation entre un public et nous au travers d’un débat (par l‘expérience des artistes; par le médium de l‘oeuvre ), dans la perspective de le penser comme « activateur » d’espace public. Objet mobile ( voir sériel), il peut être implanté dans des territoires, des moments indéterminés, vagues, que la ville produit et délaisse par « accident » (réf. des champs d’intervention des artistes précédemment cités ) en vue de provoquer des interactions surprenantes entre le public et le lieu, en opérant par greffe s’immisçant, se superposant aux territoires auxquels il est confronté. L‘espace /objet /interface « occupe » le terrain, l’investissant comme un intrus, pour un temps déterminé, le temps d’un voyage à travers quelques créations artistiques.
Ainsi, au delà du premier contexte dans lequel il doit être implanté , il s’agit d’explorer le sens d’un tel dispositif, de le mettre en perspective à travers d’autres situations, sociales, économique, typologiques, de le confronter à d’autres contextes, pour qu’il produise du sens. On aura à élaborer l’itinérance du dispositif en choisissant les terrains d’implantations, en les justifiant et en envisageant les déclinaisons possibles que l’objet/espace/interface développera à partir de chaque situation.
Par son cahier des charges.
Il s’agit d’élaborer le cahier des charges de son objet, comme base de développement technique et formelle du projet en y intégrant tous les paramètres de sa complexité.
Comment concevoir un dispositif spatial minimum, mobile, flexible, à dimension variable, et performant dans une économie de mise en œuvre. Il s’agit là de réfléchir à l’adaptabilité d’un tel dispositif, à sa transportabilité, c’est à dire d’une part à sa capacité à recevoir un public vaste, mais aussi à sa capacité de déplacement et d’implantation dans des contextes multiples et variés.
A voir l'ergologie : réfléchir à la mise en œuvre du projet à partir de notions telles que l’assemblage, le pli, l’articulation, le gonflable, la légèreté, l’élasticité, la flexibilité…
Par sa communication.
Une publication et/ou exposition des travaux de semestre/ mois... sera réalisée dans les différents lieux. espèce de régularité de linéarité. Peut etre penser a avoir des relais en France ( à rennes ) ou dans les endroits où l'on sera deja passé.
Julien.
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