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mardi 15 mai 2007

Des interrogations

Alors revenons sur l'idée de "qu'est ce qu'on fait" en mettant en avant "ce qu'on tend à faire"

Ce qui est prédominant dans notre projet, c'est d'aller dans un endroit, de travailler avec les gens, de garder des traces afin de les emmener vers d'autres lieux. Créer et transmettre en se déplaçant. L'idée de base est avant tout, à mon sens, d'avoir une création plastique et de la mixer à une transmission orale, une mise en scène, un côté spectaculaire.

Pour ma part l'idée de "spectaculaire" est importante pour 2 raisons.
• Plus facile pour aborder et rentrer en contact avec les gens
• C'est ce qui permet de nous unifier d'une manière assez évidente : possibilité de travailler de 3 manières différentes (avec nos personnalités, nos pratiques…) et de confronter nos visions, nos travaux en les regroupant dans la chose finale : le "truc spectaculaire". Notre thème, notre produit final, notre volonté sera alors de construire à chaque fois ce "truc spectaculaire" (ce qui n'implique pas qu'il ait la même forme à chaque fois).


• La zone autonome

Pour ma part je reste positionné sur l'idée de zone autonome qui sera notre espace à nous, bien que cela induise beaucoup de choses, de questionnements importants dans sa mise en place.
Peut-il être construit dans une galerie, ou dans le lieu de travail d'un collectif? Doit-il être en dehors de toute collectivité locale c'est à dire sur un terrain où l'on gérera tout?…
Et dans sa réalisation, n'est ce pas délicat par exemple de ne compter que sur une zone réellement autonome, c'est à dire où l'on se fait amener de l'électricité, de l'eau, que l'on nous donne un terrain genre "gens du voyage", que ce dernier soit réellement accessible aux gens (pas excentré comme c'est souvent le cas). Et puis serons-nous pas également le repère des squatters, des punks, des enfants sniffant de la colle, des gens qui puent et qui se lavent qu'à l'eau de javel des fontaines…
Bref, donc à manier avec précaution.
Mais quoi qu'il en soit cet "espace passerelle entre la terre étrangère et notre terre à nous...", cette "zone libre, zone franche, zone d'échange" est à garder absolument et c'est peut être là qu'il va falloir passer du temps pour savoir, comprendre ce que ça entraîne, comment ça peut marcher, qu'est ce qui peut s'y passer… En définissant tout cela peut-être trouverons nous alors ce qu'il s'y passera : je veux dire que si l'idée est d'avoir une "zone libre" cela ne peut pas être gratuit; du coup notre travail découlera de ce que cela implique.

L'idée de troc est fédérateur mais il me semble dure de ne baser ce projet que sur l'idée de mettre en place un lieu où l'on troquera. Evidemment c'est ce qu'on veut tous, et, d'une manière comme une autre, c'est ce qui se passera. Mais à partir du moment où l'on monte un projet et notamment ce projet il va falloir en dire plus car ce qui me fait un peu peur c'est d'arriver peu à peu dans ce qui s'est passé au Parlement durant le CPE. Cet exemple du parlement ne doit être que notre point de départ pour en proposer quelque chose de bien plus concret et qui nous ressemblera.
Par exemple pour Hirschorchn son "petit musée précaire d'albinet" est à la base un truc tout prêt : je veux dire par là qu'il arrive, tout est prévu pour que son projet soit mené à bien car tout a été au préalable expliqué et écrit. Du coup je me dis que quant à l'élaboration de notre lieu autonome je pense qu'une solution notamment est peut d'être "programmé", dumoins annoncé par un collectif ou une mairie ou... avec une action déjà écrite, prévue que l'on aura décidé au préalable.

• Ce qu'il pourrait se passer

Je n'en sais rien, concrètement parlant. Ceci dit, l'idée est peut être avant tout de travailler avec les gens sur des choses précises. Ce pourrait être par exemple de leur demander quel est pour eux l'objet personnel de leur culture et quel pourrait être par exemple celui représentatif de la culture collective de leur pays. Peut-être pourrions nous également partir sur la notion de trace et de témoignage : quel est pour eux l'objet, la chose qui les décrit qui pourrait être enterré puis remis à jour et à son propriétaire 20 ans plus tard (je dis ça dans l'idée de l'article sur "le grenier du siècle").

• Les objets (cf NELLY RICHARDEAU)

Il existe des objets que l'on découvre parfois dans les greniers, les fonds de placards, et dont personne ne sait plus à quoi ils pouvaient bien servir. Cela est sans doute vrai si l'on oublie que derrière chaque objet se cache un propriétaire, que chaque objet recèle l'intime et l'affectif de son propriétaire.

1ère phase du projet
Comme une clé contre l'oubli, comme un défi sur le temps, l'idée est de donner la parole à tous ces "propriétaires" afin qu'ils s'expriment sur leur relation à l'objet choisi.
Ces témoignages seront filmés pour donner plus de vie à cette démarche gratuite, poétique, naïve ou absurde.
Chaque déposant, s'il le désire, sera guidé vers une cabine, "mini-décor" rappelant de manière ludique l'ambiance d'un photomaton.
Il aura deux minutes pour évoquer son "partenaire", expliquer ses motivations, réagir avant ou après leur séparation. Ces interventions brutes seront tournées quotidiennement et diffusées dès le lendemain sur écran au sein même de la zone autonome. Ce procédé permettra de renouveler régulièrement les témoignages projetés et d'assurer un suivi sur le temps de notre action sur un lie. Mais surtout, chacun pourra ainsi partager, retrouver, prolonger ces bouts de vie par mise en boîte interposée.

2ème phase du projet
La matière récoltée servira ensuite au montage d'un véritable vidéomaton : témoignages triés, découpés, séquencés pour l'élaboration d'un film-mémoire qui rejoindra peut-être à son tour en tant qu'objet-souvenir le fond culturel.

Julien

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